samedi 17 janvier 2015

Le jour où … ▬ Paul Beorn

1410-jour

Le marchand de sable est passé...
Tous les adultes ont sombré, les uns après les autres, dans un mystérieux coma... Enfants et adolescents se retrouvent livrés à eux-mêmes.
Dans une petite ville, Léo et Marie, deux lycéens de seize ans, rassemblent autour d’eux quelques amis pour vivre ensemble dans un vieil immeuble. Mais d’autres adolescents, parmi les plus âgés, profitent de la situation, s’accaparent les réserves de nourriture et deviennent de plus en plus violents.
Léo et sa bande doivent apprendre à se battre pour défendre leur liberté quand d’autres voudront imposer la loi du plus fort.
Parviendront-ils à survivre jusqu’au réveil des adultes ? Et si ces derniers ne se réveillaient jamais ?

••••• Mon avis
En découvrant ce roman lors d’un vendredi partenariats sur Livraddict, j’ai tout de suite pensé à la série The Tribe que je regardais plus jeune. Des jeunes livrés à eux-même qui,  suite à un virus qui tuait les adultes, tentaient de survivre dans un monde parfois hostile.
Alors forcément j’ai eu très envie de découvrir ce livre... 
▬ Au travers des yeux de Marie et Léo, nous découvrons une situation bien étrange, à savoir que tous les adultes de leur ville et d’ailleurs, se sont endormis. Plongés dans un profond sommeil, il est impossible de les réveiller. Seuls les adolescents et leurs cadets n’ont pas ressenti les effets du “Marchand de sable”.
Pourquoi les adultes sont endormis? Quel est ce mal qui touche le monde? Qui est à l’origine de ce sommeil profond?
Autant de questions que l’on peut se poser dans les premières pages du roman. D’ailleurs d’autres interrogations se mettent en place dans notre esprit:
Comment vont survivre ces jeunes? Jusqu’où iront les plus menaçants? Arriveront-ils à s’en sortir vivant? 
▬ Livrés à eux-même, ces enfants sont hors de contrôle. Pas assez adultes pour prendre conscience de leurs actes, certains personnages sont parfois trop mûr pour leur âge, je pense surtout à la petite Salomé, cette petite fille très touchante. Les plus “adultes” tentent de s’organiser au mieux pour la survie de tous. D’autres, au contraire, veulent faire le ménage et régner en maitre!
Deux façons de penser bien différentes qui parfois s’entrecroisent et donne lieux à des scènes à la limite du supportable.
▬ En parlant de limites, c’est bien ce qui m’a le plus marquer dans ce roman: la frontière est mince entre rêve et réalité. Cette jeune génération collée à un écran depuis leur naissance, ont-ils conscience de ce qu’il font, des conséquences de leurs actes?
Ca fait vraiment peur de penser à ce qui pourrait se passer si cela arrivait…
La limite entre le bien et le mal est difficile à reconnaitre pour ces enfants projeter, malgré eux, dans un monde d’adultes sans adultes. Je me souviens d’un passage qui fait référence à cette réalité altérée: c’est comme dans les films ou les jeux vidéos.
Mais il n’y a pas de retours en arrière! Pas moyens de mettre du pause ou d’arrêter la partie!
Et pourtant, en lisant cette histoire, j’aurais aimé un retour possible: effacer tous les drames qui arrivent, effacer cette violence écœurante … Car oui, ce roman est violent! Il est d’ailleurs fait mention en quatrième de couverture que ce livre n’est pas à mettre dans toutes les mains: pour lecteurs avertis, à partir de 15 ans.
▬ Niveaux personnages, malgré quelques personnalités intéressantes, je n’ai pas réussi à m’attacher à eux. Ils passent parfois d’un extrême à l’autres, leurs caractères changent. Après est-ce une volonté de l’auteur? 

“ Tu sais Léo, ce monde nouveau, c’est un monde dur. Il va nous prendre, il va nous tordre et nous transformer tous. Pas dans le bon sens, je crois.”

J’ai trouvé les dialogues loin de la réalité. Travaillant dans un établissement scolaire, je côtoie des enfants de la maternelle jusqu’au collège et je n’ai pas trouvé les dialogues réaliste. Ca sonnait faux. C’était bien loin de ce que je peux entendre quotidiennement.
Peut-être est-ce ça qui a fait défaut à mon attachement aux personnages.
▬ Je découvrais la plume de Paul Beorn grâce à ce roman et malgré une écriture assez fluide, je n’ai pas accroché non plus à son style.
Pourtant il y avait une bonne dose d’intrigue, une violence qui allait crescendo tout en restant cohérente avec le récit. Les ingrédients étaient là mais ça n’a pas pris avec moi!
 
J’ai eu du mal à lire ce roman et cela était également dû aux évènements tragiques survenus en ce début d’année. J’ai fait une overdose de violence: entre l’horrible violence de la réalité que je voyais aux informations et la violence fictive mais tout aussi percutante que je lisais. Ce n’était pas le bon moment pour lire un roman pareil.

 

- - - - - Ces petits moins que j’ai boudés:

- Les dialogues. J’ai trouvé certaines tournures de phrases un peu trop caricatural, voir un peu vieillot par rapport au langage des jeunes d’aujourd’hui. Un vocabulaire un peu trop adulte, un peu trop vulgaire et assez loin de la réalité.

- Un rythme qui s’essouffle, des lenteurs. surtout lorsque tout le monde reste confiné dans “La cantine”.

 

+ + + + + Ces petits plus que j’ai adorés:

- L’idée de départ. m’a tout de suite attirée.

- Le lieu de l’intrigue. on sait que c’est en France, que c’est sur la côte mais sans savoir trop où. J’ai aimé que cela se passe dans notre beau pays tout en gardant quelques doutes sur l’existence de cet endroit.

 
••••• Conclusion
Une idée de base qui ne vous laissera pas indifférent et qui pourrait vous faire réfléchir. Un roman qui confronte l’innocence de l’enfance à la barbarie des adultes ayant soif de pouvoir. C’est percutant, violent, parfois dérangeant. 
Pour cette citation, j’ai volontairement passé sous silence l’un des prénoms pour ne pas vous spoiler. Remplaçant le prénom original par un X. 

“ Pendant un moment, je suis jaloux de Marie et de sa prière, moi aussi j’aimerais me mettre à genoux et croire que X nous attends, là-haut, dans un autre monde. Qu’un Dieu bienveillant va l’accueillir auprès de lui, donner un sens à sa mort. Mais je n’y crois pas: mon monde à moi, il est là. Il est pour nous, il est à nous, à ceux qui veulent le construire. Il n’y a pas de paradis et pas d’enfer, il n’y a que la joie et la douleur, la fierté et le remords, il n’y a que des gens qui aiment et des gens qui souffrent… et des gens qui meurent.”

••••• Merci

Merci à l’équipe de Livraddict  et aux éditions Castelmore pour cette découverte. Un roman dur qui va au delà de mes lectures habituelles. 

Pas évident de sortir de sa zone de confort! 

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